Chaque printemps, Taipei devient le centre de gravité de la tech mondiale à l’occasion du Computex. Véritable «Mecque du hardware», l’événement rassemble les poids lourds mondiaux du secteur, à l’image de Nvidia, AMD et Qualcomm, mais aussi des startups qui veulent séduire ces derniers. Parmi elles, on retrouve quelques jeunes pousses tricolores.

Emmenées par Business France, celles-ci vont prendre part à l’InnoVEX, la partie du salon spécialement dédiée aux jeunes pousses du hardware. Ainsi, les entreprises AMI (Advanced Magnetic Interaction), Dracula Technologies, Iten, Music Unit et Nanomade seront les fers de lance du pavillon français, soutenu par Dassault Systèmes, à Taipei. A noter que ces cinq sociétés étaient déjà présentes l’an passé, le signe que les discussions initiées lors de l’édition 2024 ont visiblement porté leurs fruits.

5 startups tricolores à Taipei

Cette délégation tricolore de seulement cinq startups tranche avec celle, bien plus fournie, du CES de Las Vegas. En janvier dernier, ce sont en effet 110 jeunes pousses tricolores qui se sont envolées pour le Strip de la capitale mondiale du divertissement. Cela peut semblait peu au regard de la richesse d’un écosystème tech dans l’Hexagone, qui abrite plus de 15 000 jeunes pousses. Néanmoins, c’est tout sauf une surprise. Ce n’est ni plus ni moins que le reflet de la réalité dans l’écosystème tech français : celui-ci est très majoritairement software.

Mais si le hardware est quelque peu délaissé, ce n’est pas le fruit du hasard : il implique bien plus de problématiques que le software. Là où il est possible de créer des logiciels ou autre applications en seulement quelques jours, si ce n’est quelques heures avec l’aide de l’intelligence artificielle désormais, le hardware requiert beaucoup plus d’exigence et de patience.

Une délégation plus petite mais plus unie ?

Dès que l’on touche à la matière, les choses se compliquent en effet rapidement. Le financement, le modèle économique et surtout la production sont autant de facteurs qui jouent en défaveur des fabricants de matériel électronique. D’où la nécessité de se faire connaître pour trouver des partenaires pour fabriquer et distribuer ses produits. Dans ce cadre, le Computex de Taipei constitue une plateforme de choix pour apparaître sur les radars des acteurs locaux et mondiaux du hardware dans le royaume des semi-conducteurs.

Si la délégation tricolore n’est pas aussi impressionnante qu’au CES de Las Vegas, être en comité restreint a le mérite de faciliter l’entraide entre compatriotes. Surtout quand ce sont des entreprises qui reviennent d’une année à l’autre. En étant cinq, c’est plus facile de se serrer les coudes plutôt qu’en étant 110 à se battre pour avoir de la visibilité médiatique outre-Atlantique. Là où le salon de Las Vegas est conçu pour taper dans l’œil de la presse internationale, celui de Taipei est davantage centré sur le business.

Si Taïwan est devenu aussi puissant dans la tech mondiale, avec son rôle indispensable dans l’industrie des semi-conducteurs, c’est parce que ce petit territoire d’Asie veut perdre le moins de temps possible pour innover en permanence et donc nouer des partenariats. Et si une startup française est repérée par un fabricant taïwanais, elle ne perdra pas une minute pour collaborer avec elle.