Dans son intitulé de poste, il marie les deux domaines : Gontran Peubez, partner Data et IA chez Onepoint, a rappelé mardi 13 mai, lors du Revolution Summit, le rôle essentiel de la donnée dans tous les projets d’intelligence artificielle même lorsqu’il s’agit IA générative. La donnée… et même plus largement « l’ensemble de l’information qui circule dans l’entreprise, puisque l’intelligence artificielle générative s’appuie sur le langage. On trouve de l’information dans chacune de nos conversations, chacun des documents de l’entreprise, pas uniquement dans les tableaux Excel et autres PDF. »
« Quand ChatGPT est arrivé en novembre 2022, il a détourné l’attention de la Data pour un temps, poursuit Gontran Peubez, mais très vite les entreprises qui ont voulu implémenter l’intelligence artificielle générative ont constaté qu’il leur fallait retourner en amont et travailler sur leurs données, pour en tirer quelque chose de vraiment pertinent. »
L’étude à venir début juin confirme cette priorité à l’échelle du marché français. Quatre cents entreprises de plus de 250 salariés, tous secteurs confondus, ont été interrogées par Onepoint en quantitatif, et cent autres ont été entendues lors d’entretiens individuels semi-directifs. L’étude que nous avons consultée en avant-première présentera les freins à lever en matière de stratégie Data, ainsi que dix tendances à suivre en matière d’intelligence artificielle générative.
Seulement un quart des CoDir convaincus et des freins pas seulement financiers
Sur la Data, l’équipe de Onepoint précise ainsi que « ce n’est pas un sujet nouveau, elle fait partie des questionnements des entreprises depuis plus de soixante ans. Pour autant, plus des 2/3 des entreprises ont encore besoin de définir une stratégie Data en ligne avec leur stratégie globale et seul un quart des CoDir se dit convaincu par le caractère stratégique de la Data. »
Force est de constater que la transformation Data au sein des entreprises est encore « timide ». Des blocages persistent dans plus de neuf entreprises sur dix, selon Onepoint, et il s’agit d’abord de blocages techniques et opérationnels (58% des cas), puis culturels et organisationnels (50%). Les freins financiers ne sont cités que dans 29% des cas. La donnée revêt par contre une importance particulière pour les entreprises leaders de leurs marchés et c’est même ce qui les distingue Ainsi, plus de la moitié (55%) d’entre elles ont des CoDirs convaincus du caractère stratégique de la Data.
Trois conférences dédiées aux « agents IA »
Parmi les dix tendances identifiées par l’équipe de Onepoint, la plus importante est celle de l’IA agentique. Un phénomène qui n’est pas toujours évident à définir, ni à comprendre. Pour Gontran Peubez, « pendant longtemps l’IT a disposé d’outils, mais avec l’intelligence artificielle générative, ces outils ont acquis une forme d’autonomie. L'agent “agit”, comme son nom l’indique : il est capable de réaliser certaines tâches seul, une fois programmé. Il a une capacité d’initiative à l’intérieur du processus. Par exemple, lors d’un recrutement, on peut utiliser un “essaim” d’agents à la place de la chaîne de validation séquentielle habituelle : l’un examine le parcours académique, l’autre fait passer les tests de compétences, un troisième s’intéresse aux valeurs, et ainsi de suite. » Onepoint elle-même a lancé une dizaine d’agents pour ses équipes, de l’agent « Contrats » dédié à la direction juridique à l’agent « Personas » mis au service des équipes qui réalisent des missions pour les Directions Marketing.
Autre tendance relevée par Gontran Peubez, celle de la réglementation comme outil de souveraineté. En contrepied des arguments détracteurs souvent entendus, Onepoint ne blâme pas l’AI Act de freiner l’innovation, au contraire. « Quand la route est balisée, vous avancez plus vite. Guillaume Avrin, Coordinateur National pour l’Intelligence Artificielle à la Direction Générale des Entreprises, présent sur scène lors de l'événement, est complètement d’accord avec nous sur ce point. Je milite aussi pour une souveraineté moins défensive : pour maîtriser notre destin numérique, il faut faire des choix qui peuvent très bien être non-souverains pourvu qu’ils soient éclairés. »