Une nouvelle startup française procède à des départs de ses effectifs. Cette fois, c'est le spécialiste de la formation en ligne OpenClassrooms, pionnière du secteur, qui se sépare d'une cinquantaine de salariés au moins, sur un total de 280 salariés, selon La Tribune. Ce qui représente environ 18% de ses effectifs. Pour cela, la startup a mis en place une rupture conventionnelle collective en janvier dernier, et affirme que les salariés concernés ont déjà quitté l'entreprise. La rupture conventionnelle collective est un dispositif juridique très utilisé par les startups afin de se réorganiser. Elle permet à l'employeur de ne pas avoir besoin de justifier d'un motif économique pour se détacher d'une partie de ses salariés.

Ce n'est pas la première fois qu'OpenClassrooms procède à ce mécanisme juridique. En 2023, après pourtant une période covid avantageuse pour les cours en ligne, elle avait dû se séparer d'un quart de ses effectifs via une rupture conventionnelle collective. Créée en 2013, la startup avait alors choisi de basculer d'un modèle basé sur l'hypercroissance à tout prix, à un objectif de rentabilité et considérait qu'elle "devait s'adapter à une situation nouvelle, comme l'ensemble des entreprise de l'edtech", comme l'expliquait Pierre Dubuc, son cofondateur sur son compte Linkedin.

Un contexte réglementaire terne, selon OpenClassrooms

Bis repetita, deux ans après. Selon l'entreprise, cette nouvelle vague de départs est principalement due au climat tendu dans le secteur de la edtech. "Comme beaucoup d'acteurs de la formation, nous avons dû nous adapter à un contexte en forte évolution. La baisse des entrées en apprentissage dans le supérieur, les incertitudes sur les financements publics et la réforme des niveaux de prise en charge pour le distanciel ont un réél impact sur le secteur", selon Guillaume Houzel, Directeur général en charge du développement d'OpenClassrooms.

Dans un contexte de réductions budgétaires du gouvernement, de l'ordre de 40 milliards d'euros, dans la prochaine loi de finances de 2026, ce dernier a mis en place une réforme de du financement de l'apprentissage, qui rentrera en vigueur le 1er juillet. Elle prévoit de faire contribuer les employeurs à hauteur de 750 euros par contrat d'apprentissage. Elle envisage aussi la minoration de 20 % des niveaux de prise en charge pour les contrats d’apprentissage dont la formation comprend au moins 80 % de distanciel. Ce qui inquiète tous les grands acteurs de la formation à distance.