« Certaines thérapies à base d’anticorps peuvent être reconnues comme un corps étranger par le système immunitaire du patient. Cette réaction peut être nocive et rendre le traitement inefficace. C’est d’ailleurs le principal frein à l’efficacité des traitements. » Pour répondre à cette problématique, Emilia McLaughlin a créé kyron.bio en 2022, après un doctorat en biologie cellulaire et moléculaire. Son but : développer des médicaments plus efficaces, en oncologie mais également pour les maladies auto-immunes. Depuis, la startup a levé 1,1 million d’euros en seed et annonce désormais une levée de fonds de 5,5 millions d’euros menée par HCVC, avec la participation de Verve Ventures, Entrepreneur First, Saras Capital et de nombreux Business Angels.

Pour améliorer l’efficacité de ses médicaments, Kyron.bio a développé une plateforme permettant de contrôler précisément les molécules de sucres présentes à la surface des médicaments, appelées glycanes, qui permettent au traitement d’être tolérées par le système immunitaire. « Jusqu’à présent, les glycanes ont été largement sous-exploités. Pour la première fois, ils deviennent un réel outil de conception, ouvrant de nouvelles pistes thérapeutiques », souligne Emilia McLaughlin.

Lancer la commercialisation

Une innovation qui « ouvre la voie à des traitements plus sûrs et plus efficaces », précise la startup, qui adresse des laboratoires pharmaceutiques. « L’attaque immunitaire indésirable est problématique pour les patients atteints notamment de maladies chroniques, qui nécessite un traitement de longue durée. Elle empêche également de nombreuses thérapies innovantes de passer la première phase clinique. »

Grâce à sa levée de fonds, la startup souhaite compléter ses études précliniques. « L’objectif est de prouver l’efficacité de traitement mais aussi de connaître sa durée de vie dans le sang, qui est lié à sa performance », indique Emilia McLaughlin, qui envisage de travailler en collaboration avec les laboratoires pharmaceutiques pour accélérer. « Le principal objectif de cette levée de fonds est de lancer la commercialisation de notre produit », précise la fondatrice, qui souhaite par ailleurs accélérer le développement de sa plateforme et continuer à étoffer ses équipes. Aujourd’hui Kyron.bio emploie 5 salariés.

« Ouvrir la voie à une nouvelle catégorie de médicaments »

Dans le même temps, la startup vient d’investir dans un nouveau laboratoire. A termes, elle espère « ouvrir la voie à une nouvelle catégorie de médicaments dans les champs de l’oncologie et des maladies auto immunes », souligne Emilia McLaughlin. Kyron.bio envisage ainsi de s’associer à des entreprises pharmaceutiques. D’autant que face à la complexité croissante des traitements et des thérapies de longue durée, l’attaque immunitaire indésirable devient un obstacle majeur.