Avec plus de 2170 milliards de dollars d’œuvres d’art et d’objets de collection détenus par des particuliers en 2022, le marché de l’art devient un pilier de plus en plus stratégique dans les portefeuilles patrimoniaux. D’après le rapport Art & Finance 2023 de Deloitte Private et ArtTactic, ce chiffre pourrait atteindre plus de 2800 milliards de dollars d’ici 2026.

“C’est un actif tangible, international, qui résiste à l’inflation et échappe aux actuelles discussions sur les modifications des tarifs douaniers”, souligne Arnaud Dubois, cofondateur de Matis, une société d’investissement spécialisée dans l’art contemporain. Contrairement à un bien immobilier local par nature, une œuvre signée Jean-Michel Basquiat, Andy Warhol ou Pablo Picasso peut circuler à l’échelle mondiale sans contrainte géographique. Mais investir dans l’art nécessite généralement des capitaux importants, un réseau d’experts et une connaissance fine du marché. C’est cette contrainte que la société ambitionne de dépasser.

“On a plus de chance d’avoir du flair” pour des oeuvres du XXe siècle

Fondée fin 2023 et agréée par l’Autorité des marchés financiers (AMF), Matis propose d’investir dans le marché de l’art sur des œuvres fondamentales d’artistes du XXe siècle, à destination des particuliers et des professionnels de la gestion du patrimoine. “C’est une période artistique pour laquelle on a le plus de chance d’avoir du flair. Il y a peu de chance d’avoir une mauvaise appréciation de l’œuvre”, indique Jean Minguet, économiste en chef et analyste du marché de l’art chez Artprice.

Le ticket d’entrée débute à 20 000 euros. Cette structuration permet notamment d’ouvrir l’accès à des œuvres autrefois réservées à quelques collectionneurs très fortunés. En contribuant à institutionnaliser l’art comme classe d’actifs, l’entreprise soutient également les galeries en finançant leur stock. 

Une classe d’actifs en structuration

Le marché de l’art reste très polarisé. “Plus de 90 % des œuvres échangées valent moins de 50 000 dollars et ne représentent que 15 % de la valeur totale”, souligne Arnaud Dubois. “À l’inverse, les pièces entre 250 000 et 5 millions d’euros concentrent plus de 70 % du marché de l’art mondial en valeur.”

Selon Jean Minguet, le marché des enchères publiques connaît depuis deux ans une nette accalmie. “C’est notamment dû au contexte géopolitique international.” Pourtant, certains artistes contemporains continuent de battre des records. Et en parallèle, une autre dynamique s’impose : la transformation numérique du marché.

Depuis la pandémie, les ventes en ligne se sont multipliées, élargissant le profil des acheteurs et facilitant l’accès aux œuvres, y compris pour les primo-investisseurs. Les grandes maisons comme Sotheby’s ou Christie’s ont accéléré leur mutation, misant sur des catalogues digitaux et des collaborations avec des figures culturelles populaires, en phase avec les usages d’une génération connectée.

Vers une démocratisation encadrée de l’investissement dans l’art

Aujourd’hui, l’investissement dans l’art est porté par une professionnalisation croissante des acteurs et une demande élargie. “Le mot investissement était très mal vu, on investissait pour la beauté de l’art”, rappelle Jean Minguet. Et d’ajouter : “Cela fait quelques années que de nouveaux profils d’investisseurs sont apparus.”

Dans ce contexte, Matis veut incarner un modèle alternatif. Depuis mai 2023, les membres des clubs deals ont investi dans 52 œuvres, parmi lesquelles des pièces majeures de Pablo Picasso,Andy Warhol et Pierre Soulages. À ce jour, plus d’une dizaine d’œuvres ont été revendues, permettant à l’entreprise de reverser 7,2 millions d’euros à ses investisseurs, pour une performance nette moyenne de 16,5 %* sur une durée d’investissement de 7,9 mois.*

Attention, ces performances passées ne préjugent pas des performances futures. L’investissement dans des actifs non cotés présente un risque de perte partielle ou totale du capital investi.

En 2024, plus de 30 millions d’euros ont déjà été collectés via les club deals de Matis, confirmant l’intérêt croissant des investisseurs pour l’art en tant que classe d’actifs. “On va avoir un marché de l’art qui va continuer de se creuser entre un premier marché des artistes émergents en cours de valorisation et un second marché plus rassurant et plus international, en particulier celui des artistes majeurs du 20ème siècle.”, conclut Arnaud Dubois.

En savoir plus sur Matis

*Données actualisées au 31 mars 2025. Performance nette investisseur : montant reversé à l'investisseur, net de tout frais et brut de fiscalité, qui correspond à la différence entre le prix de cession de l'œuvre et son montant d'acquisition, auquel sont retranchés les frais afférents à la commission de la galerie, les taxes et les frais de Matis.