La mode des années 2000 revient en force chez les adolescents. On appelle cela la tendance "Y2K". La French Tech se met aussi au Y2K. Pixmania, célèbre marketplace d’objets électroniques fait son grand retour et intègre le French Tech 120. « Nous sommes très contents, c’est un très bon jalon. C’est également une belle reconnaissance pour toutes les équipes, car la société a redémarré il y a seulement trois ans », confie Jean-Emile Rosenblum, cofondateur et CEO de Pixmania.

Aujourd’hui, Pixmania est une marketplace d’objets électroniques mais pas seulement. « Nous avons inclus dans notre business model, la circularité des produits, tout en offrant une palette de financement très large et une expérience client très avancée. Nous maitrisons le processus industriel puisque nous avons internalisé un laboratoire qui reconditionne puis nous revendons. » Mais l’histoire n’a pas démarré en 2022 pour Jean-Emile Rosenblum et son frère, Steve.

Il était une fois Pixmania

C’est en 2000, que Steve et Jean-Emile Rosenblum lancent ensemble Pixmania. Une autre époque. « Rien n’existait pour faire un site web. Nous avons tout créé », se souvient Jean-Emile Rosenblum. « Nous avions un entrepôt de 70 000 m2, nous avions des salles blanches. Aujourd’hui c’est un concept complètement fou, mais à l’époque il n’y avait pas de cloud. » Les deux entrepreneurs vont développer leur jeune pousse, ils lancent Pixmania Pro en 2004. Et en 2006, ils vendent la majeure partie des parts de Pixmania au groupe de retail britannique Dixons. Une opération qui valorise la société à 345 millions d’euros. « En 2006, nous avons été acheté par un groupe qui faisait 500 millions de £ de résultats, une valorisation à 5 milliards et présent dans 14 pays. »

Ils resteront jusqu’en 2012, année où Dixons fait l’acquisition de l’entièreté de l’entreprise française. « Nous avions 30 millions de visiteurs uniques par mois sur nos sites webs. Nous dégagions un milliard d’euros de chiffre d’affaires », souligne Jean-Emile Rosenblum. « De 2006 à 2008, cela a été extrêmement intéressant. Mais si c’était à refaire, je partirais plus vite », confie l’entrepreneur. Le groupe britannique a en effet été frappé de plein fouet par la crise des subprimes.

Petite mort et renouveau

« Quand on est partis, l’entreprise est un peu passé de main en main… et pendant le Covid en 2020, nous avons entendu qu’elle allait passer en liquidation devant le tribunal de commerce. » Jean-Emile et Steve se sont pourtant dans une nouvelle aventure entrepreneuriale BtoC avec The Kase : une chaîne de magasins dédiés aux accessoires de téléphones avec des possibilités de personnalisation instantanées. Mais la crise sanitaire a engendré des difficultés.

Les deux frères font le pari de racheter la marque mais ne peuvent reprendre aucun autre actif. « Nous avions investi 300 millions d’euros entre 2001 et 2012 », souligne le CEO. Englué dans les difficultés avec The Kase, le calcul est simple pour le duo. « Nous avons fait une étude de marque. Elle jouissait de 40% de taux de notoriété, 60% chez les plus de 40 ans. Voilà pourquoi nous avons redémarré ainsi. »

Aujourd’hui, Pixmania revendique 100% de croissance l’an dernier et prévoit d’accélérer à l’international, d’étendre sa gamme de produits et de développer sa tech financière. La marque est relancée officiellement en 2022. Le duo boucle une première levée de fonds de 11,3 millions d’euros, auprès de business angels prestigieux comme Xavier Niel, Pauline Duval. En 2024, Pixmania lève un nouveau tour de 11,3 millions d’euros. « Nous n’avons pas fondamentalement changé. La différence est qu’aujourd’hui, nous avons peut-être plus de maturité dans les recrutements, dans notre façon de gérer, plus d’automatisme et peut-être plus de portes qui s’ouvrent… », conclut Jean-Emile Rosenblum. Trois ans après le relancement de la marque, Pixmania entre au French Tech 120.